Attention, objet culte ! Voici en effet un album rarissime, d’un auteur malheureusement trop confidentiel, qui s’échange sur le net à plusieurs centaines d’euros…
Marius Cultier est assurément l’un des artistes antillais contemporains le plus innovant, défricheur et expérimentateur. Il a fait bouger les frontières musicales en introduisant la diversité du latin jazz dans la tradition créole.
Né à Fort-de-France en 1943, il part à 20 ans s’établir dans les Amériques. Au Canada d’abord, où il devient célèbre et accueille aussi bien des jeunes talents des Antilles et d’ailleurs, que les ténors du jazz et de la pop musique. Il y fonde avec son épouse un espace de production et sa maison d’édition. Il parcourt ensuite les USA et l’Europe pendant les années 70 et 80. Il est alors l’invité des grandes maisons d’édition et d’instruments de musique internationales. A l’occasion de manifestations musicales dans ces pays, il se produit et côtoie les grandes formations musicales internationales et les personnalités du jazz.
Parallèlement, à partir de 1983, Marius Cultier se consacre à l’écriture, à la composition, il reçoit chez lui en ateliers des musiciens du monde entier – variété, jazz ou classique – à l’exécution d’ œuvres et aussi à la découverte et à la rencontre de nouveaux talents locaux. Il crée des lieux de musique vivante, des ateliers de création et d’éducation musicale en Amérique du nord, dans les Caraïbes où il installe avec sa famille son espace de production et d’édition.
Après ses mémorables funérailles nationales, et des années d’hommages, de prix posthumes (récompenses, festivals internationaux, espaces, forums, chantiers musicaux, productions discographiques, textes critiques, rue dans son quartier à Fort de France, à Rivière salée en Martinique, etc,), un comité international dédié à Marius Cultier vient de se créer pour réhabiliter son œuvre, sa mémoire et celle de ses contemporains.
Deux titres pour découvrir la richesse de cet album culte :
MARIUS CULTIER – Missie Sirop : ça groove sec sur du Fender Rhodes velouté, ça break avec des cuivres punchy, ça swingue en créole comme sur un vieux Motown…Si les Caraïbes devaient être résumées en 4 minutes, ça donnerait sûrement cela…
MARIUS CULTIER – Ouelele : « ‘couté ça, ‘couté ça, ‘couté ça ! » Le titre d’ouverture de l’album, célébré par la fameuse compilation Ouelele du label Comet Records, est terriblement efficace et moderne. Un grand bonheur. Mention spéciale pour la partie groovy avec claquage de mains et orgue furieux à 2:10.