En l’espace d’une décennie, Black Roots est devenu l’une des figures les plus en vue de la scène reggae britannique. Ce succès est d’autant plus mérité qu’il a été forgé sur des fondations solides, en l’occurence ce premier album éponyme qui imposa le nom des Black Roots à double titre.
Tout d’abord, car la qualité sonore et rythmique de ce disque a fait rentrer la scène reggae britannique dans la cour des grands. Certes, de nombreux groupes de reggae se produisaient en Angleterre avant les Black Roots (Matumbi, Dennis Bovell, etc…) mais ce furent l’un des rares groupes à percer en moins de 4 ans. Formés en 1979 à Bristol (future patrie de Tricky et Portishead), ils explosèrent en 1982 lors d’une des fameuses sessions de John Peel. Et leur premier album sorti un an plus tard imposa un niveau d’exigence et de qualité exceptionnel : sur les 8 titres, aucun ne montre de signe de faiblesse.
Ensuite, parce qu’en 1983 le reggae roots avait beaucoup de mal à tenir le haut de l’affiche face à la déferlante du deejay style et surtout des premiers rythmes digitaux, préfigurant le dancehall. Cet album est une véritable leçon de roots puissant, pacifique et conscious. Il suffit, pour s’en convaincre, de lister les thèmes abordés : « Juvenile Delinquent », « The Father », « Africa », « Tribal War » etc…
Les Black Roots ont réussi à prolonger cette flamme roots tout au long de leur discographie qui compte près de 10 albums et autant de singles classés dans les charts. Leur séparation au milieu des années 90 engendra une descendance fertile, par le biais notamment de leur leader Delroy O’Gilvie et de son groupe One Drop, puis Justice Crew. Une reformation du groupe initial semble d’ailleurs être toujours d’actualité…
A écouter dans la Chongastyle’s Radio : Juvenile Delinquent et Tribal War


