« Quand le monde entier s’ennuiera de la musique automatisée de clips diffusés en masse, nos descendants nous mépriseront d’avoir liquidé le meilleur de notre culture » Alan Lomax
Ces mots, écrits par Alan Lomax vers la fin de sa vie, résument à eux seuls une vie toute entière dédiée à la sauvegarde de pans entiers de la culture musicale mondiale.
Alan Lomax n’était pourtant pas un musicien. Il était plus que ça : c’était un ethnologue, un anthropologue moderne et un amoureux des cultures oubliées et délaissées par la marche d’un progrès qui, à force de regarder en avant, se désintéresse des racines de sa propre culture.
Dès les années 30, guidé par son père et pour le compte de la Bibliothèque du Congrès Américain, il débute un pharaonique travail de compilation d’artistes oubliés du delta du Mississipi (Son House, Muddy Water, Huddie « Leadbelly » Ledbetter…). Cette quête le conduisit ensuite à travers le monde entier, pour enregistrer l’héritage de cultures en voie de marginalisation : Bahamas, Inde, Haïti, Maroc, Ecosse, Sicile…
Malgré sa mort en 2002, son travail ne cesse depuis d’être redécouvert tant il est vaste (plus de 4.000 heures d’archives) et varié. Preuve de la reconnaissance, certes tardive, d’une nation qui lui doit beaucoup, il a reçu à titre posthume un Grammy Award pour l’ensemble de son oeuvre.
A une époque où mondialisation et village planétaire nous fournissent tous les outils nécessaires à la perpétuation de ce travail de mémoire, ne laissons pas la « musique automatisée » comme la dénommait Lomax, nous détourner des racines de notre culture. Roots & culture : c’est le titre de ce blog et il trouve, grâce à la citation de Lomax, un sens et un écho. Music for knowledge : la musique au service de la connaissance…
A découvrir dans la Chongastyle’s Radio : Early Morning (Negro Prison Blues & Song) et Rock In The Weary Land (Southern Journey Vol.12 – Georgia Sea Islands)










