¡Gózalo! – Bugalù Tropical Vol. 2 (Vampisoul – 2007)

C’est la rentrée et beaucoup d’entre nous reprennent les chemins des bureaux : raison de plus pour prolonger les vacances en continuant à voyager et découvrir les grooves les plus étranges, les plus enivrants et les plus reculés…

Je vous avais déjà amenés au Pérou pour découvrir la scène rock psychédélique de Lima, et plus particulièrement le groupe Traffic Sound. On y retourne à nouveau, mais pour y découvrir cette fois-ci la scène boogaloo des années 60.

Le boogaloo, ou bugalu, est un genre musical né à New-York dans les années 50, grâce à la fusion des styles écoutés par les jeunes afro-américains et latinos, soit un condensé de rythm ‘n blues, de jazz, de mambo, de soul, de son montuno, de guaracha, etc…Le boogaloo est la première tentative réussie de crossover entre le musique latin et la musique populaire US.

La richesse de ce style ne se situe pas dans sa pérennité, car il est resté limité à la décennie des 60’s et ne résista pas à la déferlante des 70’s. Non, la véritable richesse du boogaloo, c’est la nuance apportée par chacun des interprètes : certains vont y donner une couleur plus mambo, d’autres plus doo wop, ou jazz, voire soul et même funk.

Le boogaloo n’est pas resté cantonné à New York. Les hits de Johnny Colon, Mongo Santamaria et Joe Cuba ont rapidement envahi les ondes des radios, des disquaires et des bals populaires de l’ensemble de l’Amérique latine. Des plages de Rio aux banlieues de Montevideo, tous les jeunes groupes se sont mis à jouer du boogaloo. Ces réinterprétations locales d’un style qui est déjà en soi un mix entre deux cultures a souvent donné des résultats étonnants.

Mais c’est au Pérou que la greffe a pris la tournure la plus créative et épicée. La raison ? C’est Alfredo Linares, l’un des artistes péruviens les plus célèbres à l’époque, qui nous la donne : « Si nous sonnions différemment du boogaloo new-yorkais, c’est principalement à cause de nos influences jazz. Grâce à elles, nous avons pu concrétiser notre vision de la musique et définir notre propre style ».

C’est le fameux label MAG qui a le mieux réussi à capturer l’ambiance et l’effervescence de cette scène en produisant la quasi totalité des artistes qui s’en revendiquait. Grâce au travail de recherche et de réédition du label Vampisoul, nous pouvons à nouveau écouter la richesse et l’énergie de ces compositions sur deux compilations que je vous recommande chaudement.

Quelques extraits difficilement sélectionnés sur le deuxième volume, tellement l’ensemble est bon et homogène :

[audio:z – La Sonora de Lucho Macedo – Humo.mp3]
[audio:z – Coco Lagos y sus Orates – Guajira Boogaloo.mp3]
  • PEDRO MIGUEL Y SUS MARACAIBOS – Arroz con Coco : il y a quelque chose de mystérieux qui m’attire dans ce titre, mais j’ai encore du mal à definir ce que ça peut être : la guitare manouche en arrière plan ? l’intonation de la chanteuse ? l’atmosphère générale en décalage avec les productions de l’époque ? En tout cas, un titre qui se mérite et se déguste longuement.
[audio:z – Pedro Miguel y sus Maracaibos – Arroz con Coco.mp3]
BONUS TRACK FOR TROPICAL LOVERS !
[audio:z – Melcochita y su Conjunto – Cobardia.mp3]

2 réponses sur “¡Gózalo! – Bugalù Tropical Vol. 2 (Vampisoul – 2007)”

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