Auteur/autrice : chongastyle

Une petite sélection de 12 inch avec de pures combinaisons de roots et de deejay style à découvrir dans la Chongastyle’s Radio, spécialement pour vos oreilles de connaisseurs :

• Barrington Levy & Jah Thomas – Tribute to Moa Anbessa (Nigger Kojak – 1980) : un ping pong surpuissant entre deux poids lourds.
  
• Devon Irons & Dr. Alimantado – Vampire : un single ultra rare tout droit sorti d’une session enfumée de 1977 à la Black Ark d’un Lee Perry au sommet de son art…
  
• Wayne Wade & Al Campbell & Dillinger & Trinity & Junior Tamlin – Five Man Army (Oak Sound – 1982) : du gratin et une tripotée de noms connus pour 7 minutes 30 épiques.

La session est téléchargeable en cliquant ICI.

Alors que le principe du « concept album » a quasiment disparu de la scène musicale actuelle, il était largement répandu dans les années 70, notamment dans les franges les plus expérimentales du jazz.

« Children Of The Fire » en est un magnifique exemple. Compose sur la base d’une suite en cinq mouvements, il représente une allégorie pacifique et poétique, en même temps qu’une critique ciblée de la guerre du Vietnam. Ce disque est d’autant plus remarquabmle qu’il est le premier album solo de Marvin « Hannibal » Peterson.

Trompettiste de formation, il a beaucoup joué au début des années 70 avec Gil Evans et Pharaoh Sanders. Il libère en solo toute l’énergie du free jazz avec une sensibilité lyrique qui lui est propre, ce qui produit un résultat extraordinaire et résolument neuf.

L’écoute de ce disque est une véritable aventure intérieure comme il est rarement donné de vivre actuellement. Une vrai fusion, au sens noble du terme. Longtemps introuvable en vinyl, ce disque a été astucieusement réédité par Universal Sound, une émanation du fameux label londonien Soul Jazz Records.

A découvrir dans la Chongastyle’s Radio : Rythm Ritual et Song Of Life.

Spéciale dédicace et gros clin d’oeil à Alex et à toute l’équipe de GameLoft, qui sont de vrais fans de groupes psychédéliques japonais !

En juin 1966, les Beatles organisèrent une grande tournée au Japon. Leur visite créa un tel engouement auprès de la jeunesse, qu’elle provoqua la création d’une génération spontanée de musiciens, cherchant tous à briller grâce à ce nouveau style, le « lock ‘n loll ».

Car il y avait un petit problème technique : les japonais avaient beaucoup de mal à prononcer le mot « rock n’ roll ». Pour résoudre la situation, le présentateur d’un show TV, Yuzo Kayama, décida d’inventer une nouvelle expression, qui définira une génération entière d’artistes japonais tournés vers l’ouest et ses rythmes électriques : les Groups Sounds.

Vers 1967, plus de 30 groupes se partagent le haut de la scène avec des noms aussi imagés que les Jaguars, les Tempters, les Cougars, les Carnabeats, etc…Leur popularité est exceptionnelle et chacun de leur concert est une vraie hystérie collective.

Le résultat est un mélange étonnant que vous n’entendrez nulle part ailleurs : vous prenez du rock classique, rajoutez-y une pincée de guitare psychédélique, de batterie déjantée, de paroles moitié en anglais, moitié en japonais, des intonations proches du comique parfois et vous obtiendrez ce fameux son « group sounds ».

A découvrir dans la Chongastyle’s Radio : Wasure Emu Kimi des Tempters et Dancing Lonely Tonight des Jaguars

Beaucoup de critiques de jazz voient les années 70’s comme un vaste no man’s land dans la (longue) histoire de ce style musical. A écouter Byron Morris & Unity, on peut résolument affirmer qu’ils se trompent.

Blow Thru Your Mind est seulement la deuxième session studio de Byron Morris avec son groupe, Unity, enregistrée en décembre 1973 au studio White Plain à New York. Après avoir essayé une voie radicalement free jazz en 1969, Morris s’oriente avec cet album vers de longues plages (2 titres à plus de 11 minutes !)spirituelles, mouvantes et éthérées. La voix cristalline de Jay Clayton sur les titres Reunion et Transcendental Lullaby est d’ailleurs un vrai moment de bonheur musical.

Mais comme on ne se refait jamais vraiment, Morris lâche parfois une cavalcade free et groovy comme sur le puissant Kitty Bey : ça commence avec ce piano entêtant, puis déboulent des cuivres acérés comme des rasoirs qui éclatent ensuite dans un groove à 100 à l’heure. Mention spéciale pour la partie scat et impro batterie vers 9 minutes.

A découvrir dans la Chongastyle’s Radio : Kitty Bey et Reunion

Vous ne connaissez pas Mike Brooks ? A vrai dire, moi non plus, avant que je découvre il y a peu cet album, Rum Drinker (ah, quel titre…). Dès lors, je n’ai eu de cesse d’en apprendre plus sur cette voix si envoûtante…

Avant de revenir sur l’homme, parlons d’abord de l’étrange histoire de cet album. Enregistré dans les 70’s (la date exacte reste inconnue) au mythique studio Channel One avec les Revolutionaries, il ne fut réellement édité et diffusé qu’en 1986 par Duke Reid, à un nombre d’exemplaires si limité – 1.000 tout au plus – qu’il devint automatiquement un collector d’une grande rareté.

Mike Brooks, pour sa part, fait partie de ce bataillon d’artistes reggae méconnus, même pour les spécialistes (!), malgré un talent qui transpire de chacune des notes de cet album. Fondateur du micro label Teems en 1969, il occupa plus souvent le rôle de producteur que de chanteur, alors même que son falsetto unique lui a valu le surnom de « Curtis Mayfield jamaïcain ».

Non seulement sa voix est ici à son meilleur niveau, mais elle est également accompagnée par une production exceptionnelle. Il suffit, pour s’en convaincre d’écouter les 3 minutes 18 du Drinker’s Dub, alliance magique d’un instrumental puissant, mixé par Crucial Bunny le disciple de Scientist, et d’une voix profonde.

A découvrir dans la Chongastyle’s Radio : Drinker’s Dub et Labba Up Your Mouth.