Propulsant toujours plus loin l’art du crate diggin’ (la quête de vinyles ultra rares), le fabuleux DJ Shadow a récemment relancé son projet de recherche de perles funky produites par des groupes des colleges et highschools US dans les années 60-70.
Ce projet a un nom : Schoolhouse Funk. Il permet de dévoiler un pan entier et très largement méconnu de la musique populaire américaine des dernières décennies. La musique d’une génération entière qui, les oreilles rivées sur les postes de radio, essayait de reproduire les plus grands hits de Stax et de la Motown dans de grands orchestres typiquement américains.
Cela donne un résultat étonnant : assurément rare, voire totalement inédit, 100 % amateur (fausses notes comprises) et résolument original. Bien entendu, il faut savoir passer outre la qualité audio, qui bien souvent est assez moyenne, mais il y a un tel plaisir à écouter les solos fiévreux d’amateurs qui n’ont rien à perdre à imiter leurs idoles, que ce petit défaut est vite dépassé.
Au-delà de l’aspect revival « groupe de copains à l’université », genre Happy Days, ce disque a l’énorme intérêt de replacer une musique (le funk) dans son contexte social et politique. Ainsi, certains groupes n’hésitent pas à reprendre à leur compte des thèmes du mouvement des droits civiques et de la culture afro américaine notamment : « The world is a ghetto », « Chameleon » (reprise de Herbie Hancock), etc…
Schoolhouse Funk 1 est sorti sur Cali-Tex en 2000. Le deuxième volume est sorti en juin 2005, toujours sur Cali-Tex, et sera disponible en France à partir du mois d’octobre.