Overnight Players – Babylon Destruction (Cha Cha Music – 1981)

Encore un magnifique exemple de l’explosion créative engendrée par la collision des sons roots et pré-digital du tout début des années 80. La recette ? Prenez un groupe inconnu – les Overnight Players – et dont la discographie se limite à cet unique album – Babylon Destruction. Choisissez ensuite l’un des studios de tout premier plan dans la production musicale jamaïcaine : Channel One. Sélectionnez enfin les meilleurs ingénieurs du son pour mixer votre production : Crucial Bunny, Dub Master Andy & Peter. Pour couronner le tout, vous mettrez un point d’honneur à réaliser une pochette soignée et terriblement créative, superposant la photo d’un rasta à l’image de l’explosion d’une bombe nucléaire.

Le résultat, c’est cet album ovni de 1981, sorti sur le label londonien Cha Cha Music. On est tout d’abord frappés par le premier titre – Shaka The Great – qui débute par quelques accords d’un orgue lourd et solennel. Une atmosphère irréelle, cotonneuse, renforcée par l’utilisation judicieuse de l’écho, se met ensuite en place. Par la suite, le titre Malcom X surprend par un son terriblement contemporain et moderne, influencé par le funk et la soul. D’autres titres, plus roots, accompagnent l’écoute étonnée de l’auditeur : Marcus Garvey, Lion of Judah, etc…

Misant plus sur la cohérence d’une ambiance, d’une atmosphère, que sur une succession de titres sans lien entre eux, cet album est un magnifique exemple de concept album jamaïcain. Cela étant dit, on pourrait craindre le danger lié à ce genre de production : trop artificiel, pur effort technique et donc pas assez populaire. Il n’en est rien puisque l’album s’est classé dès sa sortie dans le top 10 des charts UK, à quelques places seulement du mythique « Truths and Rights » de Johnny Osbourne…

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