Madlib, ou le hip-hop conjugué au futur antérieur

« Don’t forget the analog. You can move up, but don’t forget the essence » : voilà une citation qui aurait très bien pu devenir le sous-titre idéal de ce blog. Elle est le fruit de la réflexion de Madlib, fleuron du label Stones Throw Records et accessoirement grand réinventeur du hip-hop moderne.

Car Madlib est partout. Depuis dix ans, il a créé ou participé à tous les projets les plus novateurs de la scène hip-hop : Lootpack, Tha Alkaholiks, Quasimoto, Yesterdays New Quintet, Mad Villain, Peanut Butter Wolf, MF Doom…Il a également aidé beaucoup d’artistes ou de groupes d’horizons très différents : les Beastie Boys, Bilal, Zero 7, Jazzanova…

Mais l’apport le plus important de Madlib a été d’aider le hip-hop à se ressourcer aux sources même de son origine : la recherche de samples, beats et titres plus groovy et obscurs les uns que les autres. Car toute l’essence de ce mouvement tient justement au fait qu’il s’est construit par agrégation de fragments culturels qui sont venus s’enrichir les uns les autres : le jazz, le funk, le disco, le reggae, la musique brésilienne, la soul, le free jazz etc…

Ces styles, Madlib les connaît sur le bout des doigts. Notamment le jazz, grâce auquel il a pu sortir en 2000 l’incroyable Shades Of Blue sur le prestigieux label Blue Note, ce qui en soi est déjà une reconnaissance de fait de sa démarche. Le reggae a également profité de ses talents de mix, via son album Blunted In The Bomb Shelter Mix sorti en 2002. Et maintenant le funk, avec la parution début octobre du disque Sound Directions : The Funky Side of Life, où il s’essaye pour la première fois à l’exercice d’un album-hommage au funk des 70’s avec de vrais musiciens.

Car, et c’est peut être là son plus grand atout, Madlib est aussi un musicien. Même s’il maîtrise à merveille tout l’attirail technologique indispensable à tout bon DJ (Akaï MP 2000, Boss SP303), il reste profondément attaché à l’aspect organique et analogique de la musique : un vinyl, une pochette, des amplis et des cables à n’en plus finir…Tout ce qui fait le plaisir de l’écoute et la joie de la création.

Pour aller plus loin : une excellente interview accordée au magazine Scratch où l’on apprend tout sur son processus créatif. Passionnant.

madlib_records_jazz2scratch_pic12

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *