Dans la série des weird grooves improbables venus de pays lointains, je vous présente cette semaine le jazz roumain! Je dois vous avouer avant toute chose une passion toute particulière pour ce pays, depuis que deux amis, Alexandre et Ilinca, me l’ont fait découvrir il y a quelques années de cela. Je ne leur serai jamais assez reconnaissant de m’avoir présenté toutes les richesses et la culture de leur magnifique pays.
Car au-delà de tous les clichés éculés sur ce pays à l’histoire contemporaine mouvementée, il faut bien reconnaître que la grande majorité d’entre nous ne connaît quasiment rien à la scène musicale roumaine. Moi le premier ! Raison de plus donc de faire quelques recherches…
Je connaissais déjà un peu la scène jazz polonaise pour avoir fait une chronique sur ce blog il y a quelques mois, et j’ai eu l’occasion d’écouter plusieurs compilations de jazz-funk des ex pays de l’Est (notamment l’excellente Between or Beyond The Iron Curtain), et je dois avouer que je m’attendais à retrouver en Roumanie ce cocktail de base rythmique relativement classique et quelques notes d’appropriation culturelle locale qui viennent épicer l’ensemble.
Eh bien, j’ai carrément été bluffé. Car ce disque démontre une chose : que la capacité créatrice des jazzmen roumains des années 60 et 70 est quasiment illimitée. Si tous les titres ne se valent pas et si certains d’entre eux restent très calqués sur leurs modèles US, deux morceaux ont particulièrement retenus mon attention :
- AURA URZICEANU – Nu-mi cere sa Cint : quelle voix et quel arrangement ! On dirait une voix yéyé mixée avec un orchestre samba, le tout produit en Roumanie ! Une vraie pépite groovy…
- ORCHESTRA UNIVERSITATII DE JAZZ DIN ILLINOIS – Latino (Edit) : alors là, la claque…Ca part comme un morceau free jazz avec un sax venu du fond des âges, et ensuite arrive une contrebasse et des percussions latines, puis une montée tout en puissance avec des cordes et c’est reparti pour des rythmes latins. Tout bonnement incroyable. A découvrir d’urgence !