Outkast vs. Wayne Marshall

Je télécharge régulièrement les excellents podcasts de Paris DJs, et je vous conseille d’aller faire un tour sur le site pour découvrir les centaines d’heures de mix proposées, car on y trouve de véritables pépites dénichées par leur équipe de choc.

C’est précisément dans l’un des derniers mixes (Grant Phabao & Djouls – Are Molesting Laura Vol.10) que je suis tombé par hasard sur une reprise du single d’Outkast « Hey Ya » par Wayne Marshall, l’un des deejay dancehall les plus en vue actuellement.

Ca donne une version…stupéfiante et terriblement entraînante : à écouter très fort pour se réveiller de bonne humeur le matin.

[audio:z – wayne marshall – weed anthem.mp3]

Ch-ch-check your head ! Beastie Boys are coming back!

Une fois n’est pas coutume, petit détour par l’actualité musicale récente. Mixeurs foutraques de funk, de punk, de hip hop, les Beastie Boys ont bercé les fêtes de notre adolescence où, nous mêmes jeunes blancs révoltés et en quête d’identité, nous nous reconnaissions dans ces jeunes cons qui rappaient leur bile prépubère sans qu’on leur demande quoi que ce soit.

On connaît la suite de l’histoire : business men avisés (ou moins avec l’expérience Grand Central), militants politiques pour la libération du Tibet, ces Boys n’ont eu de cesse de brouiller les pistes…quitte à lasser et à perdre de vue leurs fans. Je les avais moi-même laissés dans leur dernier voyage intergalactique, en train de se battre avec des monstres géants à la Godzilla.

A la sortie de leur nouvel album, je me suis quand même dit qu’il serait pas mal d’écouter un peu leurs dernières productions, un peu comme lorsque vous recevez une carte postale d’un ami de longue date que vous avez perdu de vue depuis un moment.

Je dois dire que j’ai été agréablement surpris de découvrir que ces Boys ne sont définitivement pas où on les attend : vous vous attendiez à une énième ressucée du Check Your Head ou de Ill Communication ? Eh bien vous avez tout faux…Ils nous refont le coup de l’album instrumental à la Paul’s Boutique ! Et quand les Beastie Boys décident de lâcher les micros, ils font parler les instruments et c’est à mon avis ce qui leur réussit le mieux.

Le résultat est à la hauteur de leur parcours musical : un condensé habile et groovy d’orgues funky, de riffs de guitares fuzzy et de beats  de batterie sauvages. Et grande nouveauté : là où on attend une qualité en dent de scie comme sur certains de leurs récents albums, ils nous livrent un assaut compact de titres d’excellente facture.

La bonne surprise de ce début d’année. Replongez dans vos souvenirs et n’oubliez pas : Fight For Your Right To Partyyyy !

[audio:z – beastie boys – b for my name.mp3]

[audio:z – beastie boys – 14th st break.mp3]

[audio:z – beastie boys – the melee.mp3]

Chongamix #9 – More Weird Grooves !

Retour de votre serviteur après un début d’année sur les chapeaux de roue pour cause de changement de vie professionnelle ! Je n’ai pas eu le temps de poster beaucoup de messages ces derniers temps, mais je reviens avec quelque chose qui devrait vous faire plaisir : le neuvième épisode des Chongamixes ! La légende continue…

Cet épidose a une histoire particulière. En réalité, il est la prolongation naturelle du Chongamix #3, qui était dédié à une de mes passions secrètes : les weird grooves, c’est-à-dire tous les titres exotiques, rares et barrés produits dans les contrées les plus éloignées possible de notre beau pays. Une seule règle pour faire entrer un titre dans le panthéon des weird grooves : plus le décalage entre le style joué et le pays de production est grand (ex. rock psychédélique péruvien), plus c’est fort ! Mais attention, une seul impératif : il faut que ça groove, sinon c’est moins drôle…

Suite à la production du Chongamix #3, il me restait quelques belles perles que je me devais faire découvrir au plus grand nombre. Il s’agit notamment de la reprise latino de Hair par Edmundo Ros, énorme par ses cuivres ensoleillés et par son crooner tout droit sorti d’un bar de Tijuana. Il y avait également le jazz groovy du Polonais Jerzy Milian et son titre impossible à prononcer : Wsrod Pampasow…Enfin, il s’agissait aussi de mettre en avant quelques belles pièces sorties de la besace de DJ Shadow, sampleur avisé de titres rares, comme le magnifique Six Days War de Colonel Bagshot ou encore le bien nommé I Feel A New Shadow de Jeremy Storch et sa voix exceptionnelle.

Entretemps, j’ai enrichi ma propre collection de titres étranges et envoûtants que je devais vous offrir. Par exemple, ce Mera Pyar Shalimar tiré d’une BO d’un film bollywood de 1978, ou encore le Anmar Arkadas de Erkin Koray, le Jimmy Hendrix du Bosphore, dont j’ai chroniqué le premier album dans un précédent message.

Enfin, j’ai surtout fait la découverte de titres décalés, un peu barrés mais souvent amusants, qui avaient toute leur place dans ce neuvième épisode de mes aventures musicales. Je pense tout d’abord à l’exceptionnel Understanding Marx du bien nommé The Economics Rock & Roll Band, qui présente les bienfaits du matérialisme historique de la pensée marxiste sur un rythme ragtime : un morceau de choix ! Autre perle : le Cat Scratch Fever du Peter Iver’s Band et Yolande Bavan. Ce titre est tout simplement sorti de l’espace, je ne vois pas d’autre explication à cet interlude de plusieurs minutes carrément free jazz, avec solo de batterie et harmonica épileptique. Un grand moment.

Une mention spéciale pour le Cocoanut Woman de The Eloise Trio : où quand le mento et le calypso rencontrent une ligne à haute tension…Une belle découverte des compilations Phonoanomalies For Hi-Fi Bugs, que je vous recommande chaudement.

Eclatez-vous bien avec ces grooves venus du cosmos, et en attendant le More & More des Weird Grooves, l’homme au sitar vous salue bien !

Vous pouvez télécharger le mix en cliquant ICI.

TRACKLIST :

01 – OPUS JAZZ INTRODUCTION    [00:00>00:22]
02 – SAPAN JAGMOHAN – Meri Aakhon Mein   [00:22>03:00]
03 – THE ROGERS – Non Chiederò Aiuto    [03:00>05:11]
04 – JOHNNY DORELLI – Con Lui, Con Me     [05:11>07:25]
05 – EDMUNDO ROS – Let The Sunshine In     [07:25>09:41]
06 – ISABELLE AUBRET – Casa Forte     [09:41>12:26]
07 – ERKIN KORAY – Anma Arkadas     [12:26>16:20]
08 – ELIAS RABANI – Dance Of Maria      [16:20>18:17]
09 – PETER IVERS’ BAND & YOLANDE BAVAN – Cat Scratch Fever      [18:17>25:47]
10 – THE ECONOMICS ROCK & ROLL BAND – Understanding Marx     [25:47>28:48]
11 – PIERO UMILIANI – Lui E Lei      [28:48>31:11]
12 – THE ELOISE TRIO – Cocoanut Woman       [31:11>33:13]
13 – KAJIKI SO – Harenchi Kaguen No Téma      [33:13>34:31]
14 – THOMAS LUECK – Kosmos        [34:31>36:21]
15 – COLONEL BAGSHOT – The 6 Day War      [36:21>39:50]
16 – JEREMY STORCH – I Feel A New Shadow       [39:50>42:41]
17 – JERZY MILIAN – Wsrod Pampasow      [42:41>46:11]
18 – ASHA BHOSLE – Mera Pyar Shalimar         [46:11>50:24]
19 – HALINA FRACKOWIAK – Ide Dalej (I’m Going On)     [50:24>54:26]
20 – BOB CREWE & CHARLES FOX – The Black Queen’s Beads      [54:26>57:40]
21 – JOHN SCHROEDER – Explosive Corrosive        [57:40>59:53]
22 – DAVID AXELROD – The Mental Traveler      [59:53>63:57]

12 Inch Session #8 – Sufferers Heights Special Edition

Avant toute chose, je vous souhaite une bonne et heureuse année 2008 : qu’elle vous permette d’élargir toujours plus le champ de vos connaissances musicales en découvrant des groupes oubliés, injustement méconnus, qui ont enregistré il y a longtemps dans des pays lointains des albums produits avec les moyens techniques du bord mais avec le plus rare des matériaux : la passion.

J’ai créé ce blog avec la ferme intention de vous faire partager la joie et l’excitation de cette quête permanente de nouveaux horizons et je continuerai en 2008 avec la même exigence !

Pour débuter cette nouvelle année, une session 12 inch de titres roots d’un label confidentiel : Sufferers Heights.

Ce label a été créé en mars 1979 par le journaliste et photographe anglais Dave Hendley et Paul Wateridge, manager chez Trojan Records. Malheureusement, comme beaucoup de micro labels de l’époque, sa durée de vie fut très courte, puisqu’il cessa toute production en 1980, soit à peine 12 mois plus tard.

C’était pourtant suffisant pour sortir 7 maxi singles (ou « disco ») qui sont devenus avec le temps de vraies collectors pour les passionnés de reggae.

Mais pour les lecteurs de son blog, Chongastyle se plie toujours en quatre pour vous trouver les meilleurs titres et devinez quoi…je vous livre trois des meilleurs titres du label Sufferers Heights dans une session 12 inch spéciale.

Voilà une bonne manière de débuter l’année !

Vous pouvez télécharger la session en cliquant ICI.

TRACKLIST :

  • ROD TAYLOR, MIKEY DREAD & KING TUBBY – His Imperial Majesty [0:00 > 8:36]
  • LOCKSLEY CASTEL – What A Great Day (It Will Be) [8:36 > 17:39]
  • EARL SIXTEEN & MIKEY DREAD – African Tribesman / Butter ‘Gainst Sun [17:39 >22:34]

Summer Records Anthology 1974-1988 (Light In The Attic – 2007)

Attention : ce disque est LA grosse sensation du moment sur ma platine ! Après la claque de la compilation Glory, Dominion, Majesty, Power du label canadien Half Moon, voici d’autres trésors roots enregistrés chez nos cousins d’Amérique du Nord. Vous aimez les productions roots confidentielles, les sons enfumés du label Wackie’s, les rythmes rugueux de Silver Kamel ? Vous allez aimer ce disque…

Le label Summer Records est fondé au début des années 70 à Toronto par Jerry Brown’s Malton, un producteur jamaïcain installé au Canada. Pour beaucoup d’artistes reggae de l’époque, son Summer Sound Studio devient rapidement une nouvelle Black Ark à la Lee Perry, où il fait bon enregistrer les titres les plus créatifs et innovants de l’époque.

Le premier single est produit en 1974 : il s’agit du splendide Love Makes The World Go Round de Johnny Osbourne et Bunny Brown. Comme un clin d’oeil, la coproduction est assurée par un grand ami de Jerry Brown, Oswald Creary le fondateur du mythique label Half Moon.

Alors que la production jamaïcaine se déchaîne et inonde les bacs à la fin des années 70, les albums du label Summer Records restaient relativement anecdotiques et sans le travail d’exhumation du label Light In The Attic, ils seraient restés très largement underground.

Pourtant, beaucoup de musiciens de reggae de l’époque aimaient l’ambiance créative de ce studio à but quasiment non lucratif : déconnectés de toute considération commerciale, ils pouvaient s’adonner à toutes les innovations et expérimentations. Ainsi, Prince Jammy, Jackie Mittoo, Willi Wiliams, Noel Ellis, Johnnie Osbourne, Stranger Cole, Leroy Sibbles, et Carl Dawkins y ont enregistré ce qui restera parmi leurs plus beaux morceaux.

Au milieu des années 80, la révolution digitale aura raison du label et du studio qui fermera ses portes. Dans les années 90, Jerry Brown décida de rentrer s’installer en Jamaïque.

Le mot de la fin ? C’est Willi Williams,qui donne sa propre vision du label : « Everyday was magic at Summer Sound. Like a summer inside, cause when we work in that basement, we don’t even think about winter ».

JOHNNY OSBOURNE & BUNNY BROWN – Love Make The World Go Round

[audio:z – Johnny Osbourne – Love Makes The World Go Round.mp3]

ADRIAN « HOMER » MILLER – One And Only One

[audio:z – Adrian Miller – One And Only One.mp3]

JOHNNY OSBOURNE & EARTH, ROOTS & WATER – Right, Right Time

[audio:z – Johnny Osbourne – Right Right Time.mp3]