12 Inch Session #16 – King Jammy’s Selection

Longtemps dans l’ombre de King Tubby, Prince Jammy (avant qu’il ne devienne lui même King…) s’est imprégné d’une technique et d’un feeling irréprochables, qui en ont fait très rapidement l’un des producteurs et ingénieurs du son les plus demandés à Kingston. Sa carrière connut un nouveau souffle dans les 80’s avec le riddim fondateur de la période « digital » : le Sleng Teng.

Mais, autant l’on connaît son rôle d’ingénieur et de producteur de dub, autant sa facette de réalisateur de mixes en 12 inches est restée relativement méconnue, alors qu’il y démontre pourtant tout son talent dans des sessions d’une grande qualité.

Je vous ai dégoté trois de ses mixes les plus réussis, où vous n’aurez pas de mal à reconnaître la patte du maître : échos en cascade, savants mélange de cuts vocaux et d’instrumentaux ravageurs, rythmés par des basses rondes et pesantes.

Enjoy…

TRACKLIST :

  • MICHAEL ROSE & JAMMY – Born Free (Extended Mix) [0:00 > 6:58] : un titre qui surprend par son clavier nasillard, mais qui emporte tout de suite par le chant envoûtant et habité de Michael Rose. A noter les excellents choeurs qui donnent tout le relief au titre, et une partie dub où Jammy s’éclate à mixer claviers et parties vocales. Excellente découverte.
  • JUNIOR REID – Jailhouse Rock (Extended Mix) [6:58 > 11:20] : grosse intro avec une énorme basse et une caisse claire avec un écho qui renforce le beat; si vous rajoutez à cela le chant plaintif de Junior Reid, vous obtenez l’une des pièces maîtresses du King.
  • EARL ZERO – Please Officer (Extended Mix) [11:20 > 20:15] : il y a des titres que l’on n’aime que pour quelques secondes de pur plaisir musical : pour moi, le break à 15:35 est tout simplement fabuleux…Le reste de la partie dub est tout simplement géniale, du grand Jammy.

La session peut être téléchargée en cliquant ICI.

12 Inch Session #15 – Collie Burnin’

Une nouvelle session 12 inch avec une vingtaine de minutes 100% vinyl pour se replonger au coeur d’un roots poisseux et enfumé, chargé d’échos et de basses ronflantes…Des versions « extended » qui font la part belle cette fois-ci aux dreadlocks et au chalwa…Tout un programme !

  • RUDOLPH FRANCIS – Motherless Children (KIM Records – 198X) [0:00 > 6:14] : un très bon riddim couronné par le chant souple et mélodique d’un Rudolph Francis totalement inconnu, mais qui réalise là sûrement son meilleur effort. La partie DJ n’est pas créditée mais ça envoie du lourd.
  • WINSTON JARRETT – I Shen Galore (Warrior Records – 1980) [6:15 > 12:42] : « a hundred tons of collie burnin’ in the chalwa »…wow, ça c’est de la lyrics qui donne tout de suite le ton ! Excellente production générale, et une partie dub absolument gi-gan-tes-que…Ecoutez moi ces échos, cette reverb et cette ligne de basse à partir de 9:54 et vous aurez l’impression de redécouvrir ce qu’est le dub…
  • JAH SON – No Licey Head (Top Ranking Records – 197X) [12:43 >18:49] : l’une des versions qui met le plus en valeur l’illustre Ali Baba riddim rendu célèbre par John Holt et produit au studio Treasure Isle de Duke Reid. « Dreaadlooocks…rasta dreadlooocks ! » A partir de 16:05 ça part dans une version dub d’anthologie avec un véritable mur de basses qui s’abat sur vous…

Vous pouvez télécharger la session en cliquant ICI.

Chongamix #15 – Space Is The Place

Au moment où la NASA ne sait plus comment s’y prendre avec l’exploration spatiale, celle-ci a toujours inspiré les artistes et les musiciens. Je lui rends aujourd’hui un modeste hommage en lui dédiant ce  Chongamix.

La conquête de territoires nouveaux pose en creux la question de la place de l’homme dans l’univers et sa relation à la fois avec la nature et Dieu. Quelles sont les limites de l’Homme ? Pourrait-on remettre en cause certaines théories scientifiques, comme celle de ce cher Isaac Newton qui a inspiré la chanson éducative pour les enfants qui figure dans le mix ?

L’exploration mènera-t-elle à la découverte d’autres espèces…ou alors sommes nous désespérément seuls dans l’Univers ? Et si nous découvrons d’autres espèces, quel comportement aurions-nous vis-à-vis d’elles ? Pourrait-on avoir la même réaction que les singes de la planète du même nom qui ont mis l’homme en esclavage ?

Qui dit conquête dit également expérimentation technologique : ainsi, beaucoup d’artistes modernes ont mêlé thème spatial et nouvelles technologies de production et d’enregistrement. Pierre Henry a été l’un de ses défricheurs, comme l’obscur Oleg Buloshkin, et ont montré la voie a beaucoup d’autres.

Mais l’espace a séduit également les artistes les plus pop, comme Michel Polnareff qui livre ici un titre psychédélique assez rare, Virginie Rodin et son commando spatial ou Piero Umiliani.

Au bout du voyage, dans l’immensité stellaire, il ne reste plus que les bribes des sons éthérés de Brian Eno. Ceux-ci sont vite remplacés par les accords fuzzy des Electric Prunes, un peu comme si Pink Floyd avait écrit une partie de la bande son de 2001 L’Odysée de l’Espace…

Le mix ne pouvait que s’achever sur le From Here To Eternity de Engelbert Humperdinck, titre majestueux qui plonge les voyageurs de l’espace dans un bal éternel mené par un crooner de luxe…

Laissez-vous aussi emporter par ce voyage dont vous ne reviendrez pas tout à fait comme avant…

Vous pouvez télécharger la session en version mixée en cliquant ICI, ou en version zip avec les titres individuels en cliquant ICI.

TRACKLIST :

01 – JANKO NILOVIC – Concerto For A Star
02 – VIRGINIE RODIN – Commando Spatial
03 – PIERRE HENRY – Teen Tonic
04 – PIERO UMILIANI – Officina Stellare
05 – MELODIE EN SOUS-SOL – Fantomaniac
06 – INTERLUDE – It’s A Scientific Fact
07 – STEVE REID – Nova
08 – FRANK COMSTOCK – Out Of This World
09 – MORT GARSON & JACQUES WILSON – Pieces (The Peace Piper)
10 – OLEG BULOSHKIN – Sacrament
11 – JERRY GOLDSMITH – New Identity
12 – LEONARD ROSENMAN – March Of The Apes
13 – KOSMOS EASTERN GERMANY SPACE SOUNDTRACKS – Im Staub Der Stern – Der Mensch (Part 2)
14 – ALAIN GORAGUER – DÈshominisation (I)
15 – MICHEL POLNAREFF – Voyages
16 – JANKO NILOVIC – Strange Galaxy
17 – INTERLUDE – Ballad Of Sir Isaac Newton
18 – BERNARD ESTARDY – Super Angoisse
19 – BRIAN ENO – Music For Airports 1-1
20 – THE ELECTRIC PRUNES – Kyrie Eleison Mardi Gras
21 – RICHARD TWICE – If I Knew You Were The One
22 – ENGELBERT HUMPERDINCK – From Here To Eternity

Marvellous Boy – Calypso From West Africa (Honest Jons Records – 2009)

Avec l’arrivée de ma fille Hortense, j’ai un peu moins de temps à consacrer au blog : il y a des priorités dans la vie, même quand la musique occupe une grande place dans la vôtre !

Mais je ne pouvais pas passer à côté du plaisir de vous faire partager la découverte de cette compilation, magnifiquement préparée par l’excellent label Honest Jons de Damon Albarn.

Quand vous pensez calypso, vous vous projetez directement à Trinidad ou Nassau, partageant un verre de rhum avec Robert Mitchum au bord de la plage. C’est le cliché classique de la musique tropicale née dans les colonies.

C’est oublier que les musiques circulent librement, et qu’elles ne vont pas nécessairement du Sud vers le Nord, des colonies vers les métropoles. Elles peuvent également se diriger d’une colonie vers une autre, des pays riches vers les pays pauvres.

En l’occurrence, Honest Jons nous permet de découvrir l’héritage de la musique calypso dans les pays anglophones d’Afrique de l’Ouest (Sierra Leone, Ghana, Nigéria) dans les années 50 et 60. On y découvre des artistes et des groupes dont les seuls noms font voyager l’esprit : Ebenezer Calender and his Maringer Band, Steven Amechi and his Empire Rythm Skies, Rolling Stone and his Traditional Aces, etc…

En fait de calypso, la compilation nous invite surtout à découvrir la fantastique capacité de réinterprétation des artistes locaux : le mélange de rythmes caribbéens avec du high life local est tout simplement irrésistible. Si vous rajoutez à cela une lecture ironique et impertinente de l’actualité sportive, politique, sociale, vous obtenez un résultat explosif :  il suffit d’écouter le titre sur la victoire du boxeur nigérian « Dick Tiger » lors de son combat pour le titre mondial à San Francisco en 1962 ! Cela m’a fait penser au « Welcome to Kinshasa » de l’Orchetre G.O. Malebo au sujet du combat entre Ali et Foreman en 1974…

De plus, la qualité de la sélection des titres (sur 18, aucun n’est approximatif ou de qualité inférieure) et du livret qui accompagne le disque méritent à eux seuls que vous vous jetiez sur cette compilation.

Bonne écoute et à bientôt pour un nouveau Chongamix en cours de finalisation…

[audio:z – Ebenezer Calender – Cost Of Living Nar Freetown.mp3] [audio:z – Chris Ajilo and his Cubanos – Ariwo.mp3] [audio:z – Godwin Omabuwa – Dick Tiger Victory.mp3] [audio:z – Roy Chicago – Olubunmi.mp3] [audio:z – Ebenezer Calender – Fire Fire Fire.mp3]

    Chongamix #14 – Special Edition Dedicated To The Birth Of My First Child : Hortense

    Annoncé il y a quelques mois sur blog, le grand évènement de ma vie est arrivée le 1er février 2010 à 12h30 : la naissance de ma fille Hortense…

    Après quarante et une semaine et quatre jours d’attente avec sa maman, voici le cadeau que je lui ai patiemment préparé pour son arrivée dans notre monde : un mix d’un peu plus d’une heure, tout en douceur, messages d’amour et rythmes joyeux pour l’accueillir de la meilleure façon qu’il soit dans notre foyer.

    Pas de classement thématique, pas d’unité de style ou de genre musical, uniquement la pulsation de l’amour que je lui porte et l’intuition du père que je suis devenu : on passe du roots de Johnny Osbourne et Dennis Brown au funk de Lamont Dozier et The 24 Carat Black, en passant par le jazz d’Archie Shepp et Billy Parker.

    Quelques messages à caractère subliminal pour lui donner quelques petits conseils utiles dans la vie, certains récupérés sur d’obscurs disques éducatifs mormons !

    Sinon, j’ai aussi deux satisfactions particulières avec ce mix : un, j’ai réussi à placer du Lynyrd Skynyrd dans un Chongamix (hommage à mes jeunes années noisy…); deux, j’ai enfin pu placer un visuel de mon film culte, 2001 Odysée de l’Espace, dans une couverture de mix !

    Mentions spéciales pour deux titres, qui font l’introduction et la conclusion de ce mix. Le titre d’Eddie Constantine, tout d’abord, qui non seulement a fait fondre en larmes ma femme par son côté fortement émouvant, mais a aussi fait fondre en larmes ma mère car Eddie Constantine était l’un des artistes préférés de mon grand-père décédé il y a quelques mois…Je n’en savais rien, et la coïncidence (providence ?) m’a malgré tout conduit à le retenir en titre d’introduction…La vie a des raccourcis parfois étonnants…

    Deuxième titre phare : « Born Free » d’Andy Williams. Découvert au hasard d’une bande son de la série Dexter (comme quoi…), ce titre m’a littéralement explosé à la figure. Crooner grand luxe, du même niveau que Sinatra, il a enregistré 18 disques d’or et trois de platine, dont le fameux titre « Moon River » qui a fait son succès. « Born Free » figure sur l’album du même nom paru en 1967 sur le label Columbia : je ne sais pas ce qui m’attire dans ce titre. Est-ce l’arrangement musical ? La concision ? Les paroles, simples mais marquantes ? Un ensemble de tout cela, selon moi…Quoiqu’il en soit, je vous invite à profiter de ce titre, repris en 1968 par les Hesitations, et je laisserai méditer Hortense sur ses paroles :

    Born free, as free as the wind blows
    As free as the grass grows
    Born free to follow your heart

    Live free and beauty surrounds you
    The world still astounds you
    Each time you look at a star

    Stay free, where no walls divide you
    You’re free as the roaring tide
    So there’s no need to hide

    Born free, and life is worth living
    But only worth living
    ’cause you’re born free

    (Stay free, where no walls divide you)
    You’re free as the roaring tide
    So there’s no need to hide

    Born free, and life is worth living
    But only worth living
    ’cause you’re born free

    Vous pouvez télécharger la session en version mixée en cliquant ICI, ou en version zip avec les titres individuels en cliquant ICI.

    TRACKLIST :

    01 – EDDIE CONSTANTINE & TANIA – L’homme et l’enfant
    02 – LAMONT DOZIER – Family
    03 – ASIKO – Mother’s Love
    04 – ARCHIE SHEPP – All God’s Children Got A Home In The Universe
    05 – INTERLUDE – Change The World
    06 – SCOTTY – Children Children
    07 – JOHNNY OSBOURNE – Truths And Rights
    08 – BULL & HOLLIE DEW – Don’t You Hear Po’ Mother Callin’
    09 – MARVIN HANNIBAL PETERSON & THE SUNRISE ORCHESTRA – Song of Life
    10 – WILLIE HUTCH – Mother’s Theme (Mama)
    11 – DOWN BY THE STATION – Recipe For Fun
    12 – BILLY PARKER – Dance Of Little Children
    13 – THE 24 CARAT BLACK – Mother’s Day
    14 – DENNIS BROWN – Voice Of My Father
    15 – INTERLUDE – Take The Time
    16 – LEE HAZLEWOOD & NANCY SINATRA – Friday’s Child
    17 – LYNYRD SKYNYRD – Free Bird
    18 – BABE RUTH – Baby Pride
    19 – TREVOR DANDY – Is There Any Love
    20 – INTERLUDE – Right Moment
    21 – JOE BEARD – What Does A Bad Person Look Like
    22 – SMITH – Baby It’s You
    23 – ANDY WILLIAMS – Born Free